Morbidité des adolescents et contamination au Bélarus
Un document officiel des Nations Unies chiffre l'accroissement de la morbidité des adolescents biélorusses netre 1996 et 2006 : les séquelles sanitaires de Tchernobyl s'aggravent avec le temps qui passe !
Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA)(1)
La morbidité des adolescents a augmenté au Bélarus.
1 Août 2006
Selon les données de l’ UNFPA la morbidité totale des jeunes adolescents a augmenté de 30,9% au cours des 10 dernières années. De l’avis de l’UNFPA, le niveau de la santé reproductive des adolescents influe entre autres sur l’état démographique total du pays, compte tenu du fait qu’en 2005 la population du Bélarus a diminué de 49 900 unités.
L’augmentation de la morbidité est mentionnée pratiquement dans toutes les classes de maladies. Au cours des 10 dernières années, les rythmes d’augmentation des maladies les plus élevés sont enregistrés dans les pathologies suivantes:
les maladies circulatoires ont augmenté de 114%;
les maladies du système musculaire-squelettique de 83,6%;
les néoplasies malignes de 74%;
les maladies de la glande thyroïde de 42,4%;
les maladies du système génito-urinaire de 39,8%;
les pathologies des organes respiratoires de 30,3%, dont l’asthme bronchique de 92,5%;
le diabète sucré de 23,7%;
les troubles psychiques de 40%.
Avec cela la morbidité générale des filles est plus élevée que celle des garçons.
A la 1ère place se trouvent les maladies des organes respiratoires (42,5%);
2ème pl. les maladies des yeux et de l’appareil reproductif (10%);
3ème pl. les maladies des organes digestifs (8,3%);
4ème pl. les troubles psychiques et troubles de comportement (6%);
5ème pl. les traumatismes et les intoxications 5,6%).
Janvier 2010
La contamination des aliments dans la région de Gomel
Le « Centre d’hygiène, d’épidémiologie et de santé publique de la région de Gomel » communique qu’en janvier 2010, la teneur en césium-137 de 922 échantillons de produits alimentaires a été examinée par les services du contrôle sanitaire de la région de Gomel.
Parmi les 342 échantillons examinés du secteur d’état les dépassements ГН 10-117-99 « Niveaux admissibles républicains de la teneur des produits alimentaires et de l’eau en césium-137 et en strontium-90 » (NAR-99) n’ont pas été observés.
Parmi les 580 échantillons de produits alimentaires examinés dans le secteur privé les dépassement ont été observés dans 120 (20,7%) échantillons.
Les dépassements NAR-99 de la teneur des échantillons de viande d’animaux sauvages en césium-137 dans les districts de Kalinkovitchi, Korma, Leltchitsy, Narovlia, Petrikov, Retchitsa, Rogatchëv et Tchetchersk ont représenté de 560 Bq/kg à 12500 Bq/kg (norme – 500 Bq/kg);
l’activité spécifique de la teneur des échantillons des champignons séchés des districts de Vetka, Jitkovitchi, Korma, Leltchitsy en césium-137 a représenté de 2520 Bq/kg à 7221 Bq/kg (norme – 2500).
l’activité spécifique de la teneur des échantillons des champignons frais et en conserves des districts de Vetka, Elsk, Korma, Narovlia de la région de Gomel en césium-137 a représenté de 383 Bq/kg à 6128 Bq/kg (norme -370 Bq/kg).
l’activité spécifique de la teneur des échantillons des baies des bois et de leurs produits en conserves des districts de Korma, Leltchitsy et Mozyr’ en césium-137 a représenté de 194 Bq/Kg à 376 Bq/Kg (norme – 185 Bq/Kg).
Chef du département d’hygiène radiologique A.M. Buzdalkina
Date de la dernière rédaction : 16.02.2010
1) L'UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population, est un organisme de développement international qui œuvre en faveur du droit à la santé et de l'égalité des chances pour chaque femme, homme et enfant.
L'UNFPA aide les gouvernements, à leur demande, à formuler des politiques et des stratégies pour réduire la pauvreté et favoriser le développement durable. Il les aide également à recueillir des données démographiques et à les analyser, de manière à ce qu'ils appréhendent mieux les tendances en matière de population. Il encourage également les gouvernements à tenir compte des besoins des générations futures autant que de ceux des générations présentes.
Alerte Verte présente son DVD
Deux films documentaires de Wladimir Tchertkoff et Emanuela Andreoli
Controverses Nucléaires Un film documentaire conçu et réalisé par Wladimir TCHERTKOFF (2003, Suisse, 51 minutes, film couleur)
Au cœur de la civilisation occidentale, riche et technologiquement avancée, un crime scientifique programmé se perpétue depuis 20 ans sous de hautes responsabilités : le lobby nucléaire et la médecine officielle condamnent sciemment des millions de cobayes humains à expérimenter dans leur corps des pathologies nouvelles dans le vaste laboratoire des territoires contaminés par Tchernobyl.
Le film révèle l’existence d’un conflit d’intérêts entre deux Agences des Nations Unies, directement responsables de la gestion des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl pour la santé des populations contaminées.
En effet, un accord signé en 1959 entre l’Organisation Mondiale de la Santé et l’Agence Internationale pour l’Énergie Atomique empêche l’OMS d’agir librement dans le domaine nucléaire, si elle n’a pas l’assentiment de l’AIEA. Formée de physiciens et non de médecins, cette dernière, dont l’objectif principal est la promotion des centrales nucléaires dans le monde, est la seule Agence qui dépende directement du Conseil de sécurité des Nations Unies. Elle impose son diktat à l’OMS, dont le but, exprimé au Chapitre I de sa Constitution, « est d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible ». Dans leur dernier rapport, nommé “historique”, publié simultanément à Londres, Vienne, Washington et Toronto le 5 septembre 2005, les deux Agences ne reconnaissent que la mort d'une cinquantaine de pompiers et “liquidateurs” des premières heures de la catastrophe, un millier de personnes fortement exposées à des doses de rayonnement très élevées et 4000 cas de cancer de la thyroïde comme conséquences de l’accident de Tchernobyl.
Par contre, le Bureau des Nations Unies pour les Affaires Humanitaires partage l’avis de Kofi Annan, qui estime à 9 millions les victimes et affirme que la tragédie de Tchernobyl ne fait que commencer.
Un physicien et un médecin ont eu le courage de dénoncer ouvertement le délit de non assistance aux populations en danger. L’un, Vassili Nesterenko, a vu sa carrière brisée, mais continue sa bataille indépendante dans les villages contaminés L’autre, Youri Bandajevsky, condamné à 8 ans de prison par un tribunal militaire a été libéré en 2005 grâce au travail de multiples associations. Expulsé de son pays il se trouve en ce moment en France, sans moyens pour continuer ses recherches.
La stratégie de l'ignorance
Dans “ Controverses nucléaires ”, l'ex directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé, Hiroshi Nakajima, révèle pour la première fois publiquement qu'il a été empêché par l'AIEA de publier les actes de la Conférence internationale qu'il a organisée à Genève, en 1995, sur les conséquences médicales de la catastrophe de Tchernobyl, au cours de laquelle de vifs contrastes ont éclaté entre les scientifiques des trois pays contaminés et les experts des agences de l'ONU. Sous la contrainte de l'accord de 1959 aucune recherche scientifique sérieuse n'est entreprise par l'OMS sur la corrélation entre la radioactivité et les pathologies nouvelles de Tchernobyl, sous le prétexte que les doses reçues par les personnes exposées seraient “trop faibles”. Elle est même entravée puisque le Professeur Bandajevsky, qui a consacré les recherches de son Institut à cette corrélation, s'est trouvé en prison. (voir le site “tchernobyl.verites.free.fr” ) Aucune aide économique prophylactique et sanitaire sérieuse n'est apportée ni aux liquidateurs ni aux millions de personnes, qui vivent dans les territoires contaminés, en proie à une épidémie multiforme, qui croît d'année en année. Sur la base de quelle logique? Comment est-ce scientifiquement justifiable ?
Un des piliers principaux sur lesquels repose cette stratégie de l'ignorance est l’évaluation des effets de la radiation (et du calcul des risques de maladies) fondée sur les données des conséquences du bombardement atomique de Hiroshima et Nagasaki.
Le tour de passe-passe “scientifique” consiste à utiliser l'expérience de Hiroshima pour expliquer Tchernobyl. Il est erroné de comparer ces deux désastres, car il n'y a pas eu d'explosion atomique à Tchernobyl. Tchernobyl a connu deux explosions thermiques séparées par un intervalle de quelques secondes et un incendie qui a duré 10 jours. Aujourd’hui le fond radioactif autour de la centrale est faible. Mais d'énormes quantités d’éléments radioactifs artificiels ont été éjectés lors de l’explosion thermique et dispersés à de grandes distances au gré des vents et des pluies. Certains ne disparaîtront qu’au bout de plusieurs siècles : le césium137 et le strontium90 en 300 ans, le plutonium239 en 241.000 ans. Ces éléments contaminent l’environnement, les plantes, les animaux et les êtres humains. Ils ont détruit la santé et la vie de centaines de milliers de jeunes liquidateurs qui ont ingéré et inhalé les particules radioactives en travaillant autour de la centrale, et ils contamineront les générations futures, les descendants des habitants de plus en plus malades à force de consommer ces radionucléides depuis 20 ans dans les aliments qu'ils cultivent. La nature de cet évènement n’est pas comparable à celle des deux villes japonaises.
Pour comprendre la différence avec Hiroshima il faut connaître les paramètres régnant dans les explosions atomiques. Il existe plusieurs types d'explosion selon l'altitude:
explosion souterraine;
explosion sur la surface du sol (la plus polluante donnant le maximum de retombées radioactives ou “ fallout ”);
explosion aérienne basse (entre le sol et l'altitude égale au rayon de la boule de feu) donnant du fallout local;
explosion aérienne moyenne (cas de Hiroshima, à 600 mètres) en altitude supérieure au rayon de la boule de feu. Peu de fallout local;
explosion à haute altitude, bien au-delà du rayon de la boule de feu. Uniquement fallout mondial.
Il faut savoir en outre que dans une explosion atomique la température peut monter à 100 millions de degrés centigrades, soit beaucoup plus que dans le soleil, dont la surface a une température d'environ six mille degrés. Cela a comme conséquence qu'une explosion atomique à altitude moyenne (Hiroshima) forme immédiatement une sorte de “cheminée de feu” avec évacuation vertigineuse - deux fois la vitesse du son - de la plus grande partie des éléments radioactifs vers la stratosphère, et leur dispersion à partir du “champignon” sur le reste du globe terrestre avec retombées verticales minimes sur le site, si on les compare à Tchernobyl.
Au Japon les Américains ont fait seulement la moitié du travail scientifique nécessaire pour connaître toutes les conséquences de l'explosion. Ils ont laissé passer 5 ans avant d'aller reconstruire les doses reçues par les cohortes de survivants de Hiroshima et de Nagasaki dans la minute de l'explosion. Ils ne se sont pas souciés de ce qui s'est passé dans les heures et les jours suivants, ni du sort des populations qui ont subi les retombées globales, dites “ faibles ”, au loin. C'est ainsi que le “modèle de Hiroshima” a été établi et circonscrit. C'est le seul qui existe officiellement pour reconnaître les pathologies causées par la radioactivité. Il ne considère que le flash de rayons gamma, suivi, une fraction de seconde plus tard, d'une chaleur intense et d'un souffle violent, qui n'ont rien de nucléaire.
Ainsi, Hiroshima et Tchernobyl ne sont pas comparables. Dans le premier cas il s'agit d'une très forte exposition externe au flash de rayons gamma, dans le second, d'une contamination à faibles doses incorporées dans l'organisme par ingestion et par inhalation de radionucléides et de particules chaudes (rayons alpha, bêta, gamma). Mais officiellement, le second cas n'existe pas pour la “science”. Hors des paramètres du “dogme Hiroshima”, pour le consortium atomique mondial, qui réunit Pentagone, Conseil de Sécurité, AIEA, UNSCEAR, CEA, OMS, aucune corrélation n'a été observée entre pathologies et radioactivité: ni à la périphérie des deux villes japonaises pulvérisées, ni aux îles Bikini, ni à Tchernobyl, ni en Yougoslavie-Afghanistan-Irak bombardés par l'uranium “ appauvri ”, ni évidemment sur toute la planète, suite aux centaines des tests d'armes nucléaires par explosions dans l'atmosphère. La corrélation n'a pas été observée, car elle n'a pas été cherchée. La science, si elle a étudié en secret (défense) les conséquences de ces calamités sur la santé et sur l'environnement, ne semble pas encore intentionnée, dans ses institutions officielles, à en faire bénéficier les populations de la planète. Pour les experts détenteurs du “savoir légitime” seules les doses très élevées du flash gamma sont pathogènes. A Tchernobyl, selon leur narration, la corrélation ne peut pas exister à priori, car les doses sont trop faibles.
Le Sacrifice Un film documentaire conçu et réalisé par Emanuela ANDREOLI en collaboration avec Wladimir TCHERTKOFF (2003, Suisse, 24 min, couleur - Feldat film)
Dans la nuit du 26 avril 1986 et dans les mois qui suivirent la catastrophe de Tchernobyl, un million d’hommes, appelés “liquidateurs”, ont été lancés contre le réacteur de Tchernobyl en feu, pour éteindre l’incendie, recouvrir les ruines de la centrale explosée par un sarcophage, improvisé en conditions de radioactivité terrifiante, et pour effacer les conséquences de la catastrophe partout : à la centrale, dans les villages, sur les routes, dans les champs. Ils ont combattu les radionucléides à mains nues, avec des pelles et des jets d’eau. Des dizaines de milliers sont morts et continuent de mourir.
Les scientifiques soviétiques calculaient que, si l’incendie de Tchernobyl n’était pas éteint pour le 8 mai, le combustible nucléaire en fusion aurait percé la dalle de béton sous-jacente, serait précipité dans le bassin de refroidissement et aurait amorcé une explosion atomique vingt à cinquante fois supérieure à celle de Hiroshima. L'Europe aurait été inhabitable. Le 6 mai l'incendie était maîtrisé grâce au sacrifice extrême des liquidateurs. Mais ils ont été mal récompensés: la Russie, l'Ukraine et la Biélorussie les ont abandonnés à eux-mêmes. L'Occident les ignore.
FILMS !!!
Vous pouvez dorénavant en cliquant ici visualiser en basse résolution ou télécharger les films:
Day after Day
Hommage à Vassily Nesterenko
Le Sacrifice
Controverses nucléaires
Le film “Le Sacrifice” a obtenu le Prix du meilleur documentaire scientifique du festival d'Oullins.
voir le superbe texte de Luc Vancheri Docteur de l'EHESS à ce sujet.
Assemblée Générale Novembre 2010
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Vous pouvez consulter ici le compte-rendu de l'AG de novembre 2010, au cour de laquelle notre président Yves Lenoir et Alexey Nesterenko, directeur de l'Institut de radioprotection BELRADont signé le contrat n° 46, et voir quelques photos ici
Exposé d'Alexey Nesterenko
Novembre 2010
Alexey a fait une présentation du travail passé et en projet de BELRAD, le 19 novembre en conférence de presse, et le 20 novembre en Assemblée Générale d'Enfants de tchernobyl bélarus.
Le Monde Diplomatique vient de publier un article concis, percutant et clairement argumenté sur les conséquences de Tchernobyl.
Vous pouvez le télécharger ici au format pdf
LE DNIEPR
L'association "Les enfants de Tchernobyl Alsace" met à notre disposition les numéros 45 (février 2008) à 56 (novembre 2010) de la revue “Le Dniepr”.
Elles sont trois filles, Pluie, Neige et Grêle. Elles ont un frère, Vent. C'est lui qui les emmène en voyage. Mais il est une fille qui est particulièrement mal accueillie …
Il était une fois un Roi qui avait un fils. Il possédait un grand royaume que le soleil chaque jour éclairait. Un matin, l'astre se leva de très belle façon annonçant un jour d'exception.
- Mon fils, je te donne tout.
C'était tant de richesses, tant d'objets, tant de choses!
- Merci, mon père.
- Tu as tout, mon fils, rien ne te manque.
- Rien ne me manque, me dis-tu, père! S'il ne me manque, c'est que je l'ai. Où est-il? Je ne le vois pas.
- Rien ça ne se voit pas, mon fils.
- Comment, ça ne se voit pas! Je le veux, mon père!
- Je ne peux pas te le donner, mon fils, rien ça n'existe pas.
- Mais alors pourquoi en parles-tu? Je le veux, mon père …
Pour recevoir par courrier postal ces deux livres, il faut adresser un courrier à Paul Roullaud avec un chèque joint de 15 euros libellé à l'ordre de Enfants de Tchernobyl Bélarus.
Adresse de Paul Roullaud :
Bourlinguette
44530
Guenrouët
Rapports d'étude ATLAS
Présentation des rapports d'étude ATLAS 1 et ATLAS 2 (octobre 2010)
Ces rapports rendent compte des travaux exécutés sous contrats entre Enfants de Tchernobyl Belarus et l'Institut de radioprotection BELRAD
Ils ont été en grande partie traduits en anglais, même si la traduction porte souvent sur une version condensée.
Nous les présentons pour que les lecteurs un peu avertis des questions de radioprotection puisse trouver une information chiffrée et datée sur les contaminations corporelles d'un grand nombre d'enfants vivant dans des districts sérieusement contaminés par les retombées radioactives de l'accident de Tchernobyl et sur le bénéfice apporté par les cures de pectine de pomme.
Les lecteurs moins avertis pourront se rendre compte de l'importance du travail effectué et de l'usage fait des sommes collectées et envoyées par ETB. Ils en percevront l'intérêt grâce aux représentations graphiques de type « avant-après » de la distribution des charges corporelles des enfants.
Les rapports entre les deux partenaires sont contractuels, ce qui a le double avantage de permettre à BELRAD de respecter toutes les exigences de la législation biélorusse et, pour ETB, celui d'avoir une parfaite transparence sur les transferts de fonds vers le Belarus (nécessité absolue pour satisfaire tout contrôle fiscal).
Il convient de souligner qu'aucun travail équivalent n'a été conduit par quelque agence de radioprotection officielle que ce soit, biélorusse, étrangère ou internationale (OMS). La doctrine officielle de la radioprotection s'en tient à l'affirmation que les doses engagées sont trop faibles pour que la santé des popultions en soit affectée.
L'évolution désastreuse de la santé des enfants touchés par Tchernobyl, observée depuis fin 1988 et qui se perpétue dans les classes d'âge nées après l'accident, est mise sur le compte de l'anxiété et de la pauvreté. Ainsi un traitement psycho-social devrait facilement améliorer la situation. Que cette approche ne conduise qu'à des échecs renouvelés ne pose en aucune façon question, officiellement du moins. La restauration de l'image de marque de l'industrie nucléaire a un prix. Et elle est prioritaire.
;;#Yves Lenoir;;#
URGENT : APPEL AUX DONS
;#; ~$ La radioactivité ne prend pas de vacances $~ ;#;
Chères Amies, chers Amis, membres, donateurs, soutiens et partenaires d'Enfants de Tchernobyl Bélarus,
Merci de bien vouloir lire attentivement le message suivant.
Alexey Nesterenko, Directeur de l'Institut de Radioprotection BELRAD et Vive-Président de notre association, m'a récemment fait part des difficultés que BELRAD risquait de rencontrer pour payer les salaires du personnel passé le mois d'août. Que ce problème ne trouve pas de solution serait catastrophique pour l'Institut et l'assistance aux enfants qu'il suit.
Ci-dessous, une partie de l'équipe de BELRAD fêtant Noël 2009 ;
assis au premier plan Alexey Nesterenko.
Dans le dernier bulletin que nous vous avons fait parvenir en juin nous avons insisté sur l'évolution néfaste de la situation économique pour les finances de l'Institut. En effet, conséquence de la crise grecque, l'Euro a perdu environ 15% de sa valeur par rapport au rouble bélarus (aligné sur l'US $). Et le coût de la vie au Bélarus a augmenté de l'ordre de 10% depuis l'Assemblée Générale de novembre 2009 au cours de laquelle les engagements d'ETB envers BELRAD (sous forme de signatures de contrat) ont été votés.
Par ailleurs, je vous signalais que le montant des versements attendus des autres soutiens de BELRAD hors France, couvrait à peine un mois de salaire, en recul de 50% par rapport aux promesses reçues à la fin 2009.
Ainsi, nous sommes confrontés à une baisse effective du financement de BELRAD représentant en gros 3 mois de salaire pour l'ensemble des collaborateurs d'Alexey par rapport aux engagements de financement réunis fin 2009.
Votre générosité n'est pas en cause. En effet, les versements que nous avons pu effectuer entre novembre 2009 et le 21 juillet 2010 se montent à un peu plus de 123 000 €, soit 30 000 € de plus que durant la période équivalente novembre 2008 - juillet 2009. Et ce malgré une baisse de 23 000 € en provenance des fondations. BELRAD a ainsi bénéficié d'une année sur l'autre d'un accroissement de l'ordre de 50 000 € de l'ensemble de votre contributions, accroissement dont environ 60% ont été apportés par des dons exceptionnels. Ainsi plus de 80% des versements effectués aujourd'hui par ETB résultent de votre engagement personnel. Je ne saurais trop vous en remercier.
Nous devons faire flèche de tout bois. Les contacts avec les fondations et associations partenaires sont relancés. Nous avons quelqu'espoir mais obtenir une décision à ce niveau prend du temps, parfois beaucoup. Et la situation économique ne joue pas en faveur d'un accroissement des contributions, comme nous avons pu le mesurer cette année.
En tant que Président d'Enfants de Tchernobyl Bélarus, responsable de la tenue de nos engagements envers l'Institut BELRAD et l'Institut de Génétique de Roza Goncharova, je me tourne aujourd'hui tout spécialement vers chacune et chacun d'entre vous. Malgré les difficultés économiques du moment, vous avez prouvé à quel point l'action de BELRAD envers les enfants touchés par Tchernobyl vous tenait à coeur. Nous sommes tous sollicités de toute part. C'est vrai. Cependant je n'hésite pas à vous demander de redoubler de générosité pour BELRAD car il est clair qu'à présent vous êtes les seuls en mesure de lui permettre de franchir cette passe difficile.
Au nom d'Alexey Nesterenko qui poursuit avec une énergie et un courage magnifiques l'oeuvre de son père, Vassily Nesterenko, je vous remercie pour la réponse que vous apporterez à cet appel.
Yves Lenoir, Président d'Enfants de Tchernobyl Bélarus
PS : adresser vos dons à Enfants de Tchernobyl Bélarus, 65 Quai Mayaud, 49400 Saumur
Pour l'indépendance de l'OMS
;#;~$ Participez, signez le manifeste pour l'indépendance de l'OMS !! $~;#;
La controverse sur la gestion, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de la « pandémie » de grippe A(H1N1) jette une lumière crue sur l’action de cette agence de l’ONU. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, sur la proposition du docteur Wolfgang Wodarg, ancien président de la sous-commission de la santé, a décidé de préparer un rapport qui abordera la question d’une éventuelle connivence entre les fabricants de vaccins et certains experts conseillers de l’OMS.
Nous aimerions que ce souci de transparence s’étende à d’autres domaines, et en particulier à ses rapports avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dont l’un des objectifs est la promotion du nucléaire civil . En effet, rares sont ceux qui savent que l’OMS et l’AIEA ont signé un accord, le 28 mai 1959 (WHA 12-40), par lequel ces deux agences de l’ONU ne peuvent prendre de position publique qui puisse nuire à l’une ou l’autre. Cet accord peut expliquer la désinformation entretenue par l’OMS à l’égard du nucléaire, notamment sur les conséquences sanitaires de Tchernobyl. Le communiqué du 5 septembre 2005, cosigné par l’OMS et l’AIEA, est un exemple de cette désinformation quand il donne pour bilan « définitif » de la catastrophe une cinquantaine de morts et environ 4000 décès potentiels des suites d’une radio-exposition consécutive à l’accident. Pas un mot sur les centaines de milliers de liquidateurs venus de toute l'URSS pour décontaminer le site. Or sur les 173 000 liquidateurs russes, enregistrés comme victimes malades du fait de leur passage à Tchernobyl, 10% étaient décédés en 2001 et 30% avaient été reconnus comme invalides (déclaration du Directeur de la Santé de Russie à la Conférence de Kiev sur Tchernobyl en 2001). Rien, non plus, sur la situation sanitaire des enfants au Bélarus : en 2000, selon le vice-ministre de la Santé, seuls 20 % d’entre eux étaient considérés en « bonne santé », alors qu’ils l’étaient à 80 % en 1985.
Le dernier communiqué commun de l’OMS et de l’AIEA, daté du 24 avril 2009, implique que les territoires affectés par l’accident ne sont plus dangereux pour les populations, qu’il faut seulement « rassurer par des conseils pratiques » et convaincre « d’un retour à la vie normale »… C’est dans ce contexte que l’institut indépendant Belrad, à Minsk (Bélarus), qui mesure depuis 1990 la radioactivité incorporée chez les enfants et les traite par des cures de pectine pour réduire leur taux de césium 137, s’est vu refuser les subsides qu’il demandait à l’Union européenne au motif suivant : «La thématique de votre projet n’est plus d’actualité.»
Or, un ouvrage scientifique, \\Chernobyl : Consequences of the Catastrophe for People and the Environment\\, d’Alexei Yablokov, Vassily Nesterenko et Alexei Nesterenko, vient d’être publié, dans sa version anglaise, par l’Académie des sciences de New York. Il présente une synthèse de 5000 études de terrain dans les pays contaminés, qui s’inscrit en faux contre le bilan de l’OMS-AIEA.
http://www.nyas.org/Publications/Annals/Detail.aspx?cid=f3f3bd16-51ba-4d7b-a086-753f44b3bfc1
Les soussigné(e)s demandent à l’OMS de défendre son indépendance en révisant l’accord de 1959 avec l’AIEA pour :
remplir son mandat constitutionnel, qui est « d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible » et d’« aider à former parmi les peuples une opinion éclairée » ;
encourager les études de terrain sur la contamination radioactive par des chercheurs indépendants qu’on veut ignorer (tel Youri Bandajevsky), avec notamment l’organisation de forums ;
soutenir les projets de ceux qui tentent de lutter contre les effets de la catastrophe
<note>“Tchernobyl: une histoire naturelle ?” Dernières nouvelles !!!</note>
Compléments après une réaction symptomatique au film “Tchernobyl: une histoire naturelle ?” diffusé par la chaîne franco-allemande ARTE le 25 mai dernier.
nous est apparu d'emblée comme un document qui pouvait et allait à coup sûr être exploité par le lobby atomique pour jeter la confusion dans les esprits à propos des séquelles de Tchernobyl. Par ailleurs, il constitue à l'évidence, en soi, une occasion d'approfondir le dossier très complexe des impacts génétiques des pollutions radioactives.
De fait, une semaine plus tard, le 2 juin, dans le magazine « La chaîne Énergie » de l'édition en ligne L'Expansion.com (groupe l'Express.fr), le ci-devant Jacques Foos a publié un long commentaire intitulé :
« Que se passe-t-il aujourd'hui autour de Tchernobyl ? » Voir l'article dans sa version originale
Au cas où l'article ne serait plus disponible sur le site, en voici une copie
Que se passe-t-il aujourd'hui autour de Tchernobyl?
Dans les 30 km autour de Tchernobyl, l’ancienne centrale nucléaire ukrainienne, la vie naturelle a repris. Le Pr Jacques Foos se félicite : pour lui, les scientifiques commencent à tirer sereinement les leçons de la catastrophe.
Il y a eu sur Arte, le mardi 25 mai, un événement qui mérite d’être signalé : une émission sur les retombées de Tchernobyl qui donne enfin la parole aux scientifiques !
Bien sûr, Tchernobyl fut une terrible catastrophe et nous devons tous lutter pour assurer sur la planète une sûreté équivalente à celle qui prédomine dans notre pays et rester vigilants. Mais l’évocation de Tchernobyl ne doit pas à l’inverse conduire à l’abandon de toute rationalité et alimenter les peurs les plus fantaisistes. L’émission d’ARTE est de ce point de vue bienvenue.
Elle explique, faits à l’appui, que la zone de 30 km de rayon évacuée au lendemain de l'explosion est devenue une vaste réserve naturelle où la Nature a repris ses droits. Elle est étudiée aujourd'hui par de nombreux scientifiques, biologistes et radio-écologistes.
Elle montre que pour certaines espèces, proches de l'Homme biologiquement parlant, on ne constate aucune anomalie, même 40 générations après l'accident. Certaines interprétations tendant à prouver le contraire dans les années qui ont suivi l'accident ont été infirmées ensuite par les mêmes scientifiques qui avaient publié à tort ces informations (cela prouve de leur part une grande honnêteté scientifique).
Au contraire, toutes les espèces vivant dans cette zone (y compris celles qui n'y séjournaient pas avant et qui ont investi cette zone protégée) font preuve d'“une santé insolente” (je cite l’un de commentaires de l’émission).
Il n’y a pas là un scoop. L’exposition d’animaux – et de l’Homme- à de faibles doses radioactives produit ce qu’on appelle l'effet “Hormésis”. C’est un effet bénéfique, connu depuis 50 ans et confirmé par des expériences depuis 35 ans (je pense en particulier aux expériences de mon collègue le Pr Hubert Planel, de Toulouse).
Depuis la nuit des temps, les organismes vivants «baignent» dans la radioactivité naturelle. Les cellules vivantes se sont donc naturellement adaptées. Elles ne sont ni passives ni isolées quand elles sont irradiées mais elles réagissent vite et efficacement en mettant en jeu des mécanismes de défense adaptés à la dose. Ces mécanismes dépendent notamment du nombre et de la nature des lésions cellulaires. Presque le tiers des gênes d'une cellule sont dévolus à ces mécanismes protecteurs. Plus ces mécanismes sont sollicités, plus ils sont capables de réparer des lésions. C'est un processus identique à l'entraînement du sportif: on ne court pas le marathon sans s'entraîner sur de longues distances pratiquement chaque jour! Cet effet d'entraînement a été démontré dans l'affaire dite des irradiés de Taiwan.
A Taïwan, il y a environ 20 ans, 10 000 personnes ont subi des doses d'irradiation pendant plusieurs années (entre 9 et 200 fois la dose annuelle naturelle et ce pendant une période comprise entre 9 et 20 ans), parce qu’elles habitaient dans des immeubles construits avec du béton dont le ferraillage contenait du cobalt-60, élément radioactif utilisé en médecine comme source de rayonne. Cette «cohorte» de 10.000 personnes (c'est le terme consacré) a été étudiée et on a constaté chez elle beaucoup moins de décès par cancer que dans une population témoin (30 fois moins !). Cet accident a été signalé en 2003 lors du 48è Congrès Annuel de la Health Physics Society à San Diego (USA) par une équipe de 14 chercheurs taiwanais.
Un autre accident, beaucoup plus récent, survenu à Istanbul fin 1998, illustre également cet effet. Il s'agit, là encore, de ferrailleurs cherchant à récupérer le métal d'un conteneur dans lequel la source de cobalt-60 était toujours présente.
Assez curieusement, du moins dans notre pays, ces exemples, plutôt positifs pour certains effets des rayonnements sur l'Homme, sont cachés, comme si ils n'étaient pas politiquement ou médiatiquement corrects. L'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a sorti en 2007 un ouvrage sur les Accidents dus aux rayonnements ionisants: le bilan sur un demi siècle. Ces deux accidents n'y sont pas mentionnés.
Encore une fois, il ne s’agit pas de minimiser l’accident gravissime de Tchernobyl ou de dire que l’irradiation à faible dose pourrait s’assimiler à un vaccin contre le cancer. Je m'étonne simplement que l'on ne s'intéresse pas de plus près à ces processus de réparation en vue de leurs applications éventuelles pour le plus grand bien de la médecine. L’émission d’ARTE est de ce point de vue un pas en avant.
Il est curieux de constater que jusque là, toutes les émissions sur Tchernobyl nous étaient annoncées à l'avance par le réseau Sortir du nucléaire. Mais pas cette fois-ci. Un oubli sans doute !
Qui est Jacques Foos ? D'où tient-il l'assurance dont il fait preuve ? Comment a-t-il acquis cette autorité qui lui ouvre toute grandes les colonnes d'un medium de premier rang ? La question n'est pas futile : ce personnage tentaculaire est au cœur du système de communication, de reproduction et de conformation de ces « élites » agrippées à la poursuite d'un nucléaire plus hexagonal que jamais.
Autant aller chercher l'image qu'il veut donner de lui même au sein même de l'institution qui lui a longuement servi, non seulement de paravent scientifique, mais aussi de chaire pour prêcher la religion atomique à des générations d'élèves-ingénieurs et d'étudiants. Il s'agit en l'espèce de la biographie autorisée placée en exergue des actes du colloque « L'Avenir du Nucléaire » organisé en son honneur le 1er Octobre 2008 par l'Union des Ingénieurs du CNAM (Conservatoire nationales des arts et métiers) et par le Conseil National des Ingénieurs Scientifiques de France.
Jacques FOOS
Directeur du laboratoire des sciences nucléaires
Professeur titulaire de la chaire des sciences nucléaires
CNAM
BIOGRAPHIE
Né à Paris, le 26 juillet 1946, Jacques Foos est licencié és Sciences, Docteur de troisième Cycle en chimie nucléaire et Docteur d’Etat ès Sciences Physiques.
De 1968 à 1983, Jacques Foos a débuté sa carrière comme assistant, Maître assistant puis Chargé de cours aux Universités de Paris XI, Paris V et Paris VI.
Depuis septembre 1997, il est Professeur de classe exceptionnelle.
Chargé de cours à l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Paris de 1989 à 2003, Responsable du module “Nucléaire et environnement” de l’enseignement organisé pour les élèves de troisième année des Grandes Ecoles d’Ingénieurs de Paris, Jacques Foos a enseigné pendant de nombreuses années à l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires de Saclay.
Directeur du Laboratoires des Sciences Nucléaires du CNAM depuis 1985, Jacques Foos assure également la direction scientifique d’un programme de recherche avec le C.E.A. le CNAM et l’Université de Lyon sur notamment, la mise au point d’un procédé de retraitement des combustibles nucléaires usés et des rejets en mer.
Au Conservatoire National des Arts et Métiers, Jacques Foos a dirigé ou été membre de nombreuses entités :
Président du Département des Sciences Nucléaires Appliquées de 1983 à 1993 et du Département des Sciences Chimiques, Biologiques et Nucléaires de 1997 à 2002;
Administrateur provisoire du Pôle des “Sciences et Techniques industrielles” de 2002 à 2004.
Premier Directeur de l’École d’Ingénieurs du Cnam en 2003 et 2004.
Président de l’Union Amicale des Professeurs du Cnam depuis 10 ans ; Président de jurys d’examen dans plusieurs Centres Régionaux du CNAM et notamment, depuis le 1er octobre 1986, du jury particulier de délivrance du Titre d’Ingénieur Diplômé par l’Etat en Sciences et Technologies Nucléaires et en Énergétique.
Membre élu du Conseil d’Administration, des Commissions des Études et de la Recherche.
En qualité d’Expert, Jacques Foos a été proposé par le Gouvernement pour participer aux travaux de la Commission Interministérielle chargée d’élaborer le plan National Santé-Environnement.
Il a été choisi par l’Académie Royale des Sciences de Suède pour formuler des propositions d’attribution des Prix NOBEL de Physique décernés en 1989 et 1998, et pour le Prix NOBEL de Chimie en 1998.
Jacques Foos a été nommé par le Gouvernement en 2004, Membre du Collège Scientifique de la Commission Spéciale et Permanente d’Information auprès de l’établissement de la HAGUE dont il est depuis 2006 le Vice-Président.
Il est expert scientifique dans d’autres Commissions Locales d’Information (CLI) auprès de centrales nucléaires et membre du Conseil Scientifique et du Conseil d’administration de l’Association Nationale des CLI.
Il intervient également comme conseiller technique dans des Chambres de Commerce et d’Industrie.
En 1981, il préside la nouvelle section régionale de la SFEN (Société Française d’Énergie Nucléaire) dont il est toujours le Président fondateur.
En 1986, il fonde la section technique de la SFEN consacrée à la Technologie et à l’Exploitation Industrielle des Rayonnements et qui regroupait les Industriels français du domaine.
Président de 1997 à 2003 de la Commission Scientifique et d’Évaluation du CEA sur le thème : “Physicochimie des combustibles et des matériaux irradiés”.
Jacques Foos a aussi été membre du Comité de rédaction de la Revue Générale Nucléaire et du Centre de Réflexion sur l’énergie nucléaire (CEREN) et Chef de rubrique pour les Techniques de l’Ingénieur.
Jacques Foos est membre de la Société Française de Chimie (SFC), de l’Association Nationale des Docteurs ès Sciences (ANDES), de la Société Nationale des Sciences Naturelles et Mathématiques de Cherbourg, de la Société Française d’Energie Nucléaire (SFEN) et de l’American Nuclear Society (SFANS).
Jacques Foos est Chevalier de l’Ordre National du Mérite et Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques.
il a reçu la Médaille de Vermeil attribuée pour l’ensemble de ses travaux par la Société d’Encouragement au Progrès.
Où l'on constate que le souci de ne pas cumuler tout et n'importe quoi n'étouffe guère cet « expert en toutes choses » envahissant. On doit avoir à faire à un véritable génie, une sorte d'Oppenheimer français. Que nenni.
Il faut en effet quelques minutes avec l'aide des moteurs spécialisés dans les publications à caractère scientifique et technique Scopus et scholar.google pour cerner sa production scientifique et technique passée à la postérité.
Le Pr Foos a peu de publications dans les revues à comité de lecture. Sa thèse de 3ème cycle publiée en 1971 n'est citée nulle part (cf. Scopus). Celle de Doctorat, 14 fois, ce qui est peu. En revanche il émarge aux listes d'auteurs d'une kyrielle de brevets pris par COGEMA et AREVA, d'où son immense intérêt à défendre le développement de l'industrie atomique. Son domaine, la chimie nucléaire et la propagande pour le développement de tout usage de la fission, de la radioactivité et des rayonnements, ne lui confère aucune compétence pour apprécier le contenu scientifique (ou plutôt ses carences criantes) d'une émission sur la situation dans la zone interdite autour de Tchernobyl.
Il est navrant que dans notre pays informer sur quelque domaine controversé que ce soit consiste à faire paresseusement appel au “visible self-declared poly-expert” confortablement retranché dans la forteresse technocratique qui le nourrit et l'honore. De ces experts « de haut niveau » dont la renommée reste confinée à l'intérieur des frontières du pays.
Cela-écrit, laissons nos amis et membres de toujours d'E.T.B. la physicienne Bella Belbeoch réfuter la pseudo-science de Jacques Foos et le Professeur Michel Fernex compléter ses premières remarques sur le film. Un échange vivant entre Bella et Michel évoquera pour chacun la démarche qui a présidé à l'élaboration collective de ce petit dossier.
Le film d'Arte répond à la question: “Que serait la planète sans les hommes?”. C'est le titre d'un article d'Emilie Martin, dans le National Géographie de janvier 2009, p24-38. Ce titre, le Dr Philippe de Salle le reprend dans le journal de la section française d'IPPNW, l'A.M.P.G.N. (Agression Nucléaire et Médecine, Bull. No 105, p14-15, 1er trimestre 2009). Pour éliminer note civilisation, il suffirait d'un conflit qui ne mettrait en jeu qu'une partie des ogives nucléaires dispersées dans un nombre croissant d'états. Si les armées ou les terroristes prenaient pour cibles les centrales et autres installations nucléaires, il faudrait bien moins de bombes A ou H pour anéantir l'humanité.
Développement
La vie sur Terre après l'éradication des humains reprendra plus vite qu'on l'imagine par les espèces les plus résistantes aux rayonnements ionisants. Ces espèces hériteraient de nos déchets chimiques et nucléaires et des zones que notre agriculture a désertifiées, comme le périmètre méditerranéen et les grands espaces de conurbation et les mégalopoles que la nature prendrait peut-être un siècle à reconquérir. L'héritage le plus menaçant pour la survie sur la planète serait la radioactivité artificielle stockée, les centrales atomiques et les déchets radioactifs immergés dans les mers, enterrés ou entassés en surface, abandonnés.
Après un conflit atomique, les pertes dans le monde végétal et animal seraient immenses, bien que la majorité des espèces soient moins sensibles aux rayonnements ionisants que les humains. Les espèces sauvages résisteront aussi mieux au froid qui suivra les explosions. Elles auront à surmonter la famine qui aura contribué à l'extermination des humains, suite à l'hiver nucléaire persistant provoqué par les nuages de gaz et de poussières soulevées par les explosions. Le soleil sera demeuré caché trop d'années.
Philippe de Salle écrit dans le bulletin des médecins pour la Prévention de la guerre Atomique (section française de IPPNW):
“… la nature contient en réserve des forces insoupçonnées et qui se manifestent de manière étonnante dans des situations considérées comme désespérées avec nos moyens scientifiques. Même les sites les plus contaminés verront plus vite que prévu, la faune et la flore reconquérir des territoires que la civilisation avait cru dominer. Vingt ans à peine se sont écoulés depuis la catastrophe de Tchernobyl et, bien que le site soit classé zone sinistrée et interdite aux humains, il est devenu un écosystème luxurieux et un repaire pour loups se nourrissant d'un gibier redevenu abondant.”
L'A.M.P.G.N. engagée en priorité pour le désarment atomique, mais est consciente de l'identité des technologies qui permettent à l'uranium plus ou moins enrichi de produire soit de la chaleur pour l'électricité, soit l'explosifs pour la bombe. Les publications citées plus haut, précèdent le film de Arte, qui illustre merveilleusement la ville conquise par la végétation et les animaux, malgré la radioactivité qui y règne. Jacques Foos qui s'exprime en promoteur du nucléaire, prétend que nous ne voulons pas regarder le témoignage de la chaine ARTE en face. Il se trompe.
Grâce au travail du Secrétaire adjoint de l'Association “Enfants de Tchernobyl Belarus”, Michel Hugot qui a déchargé ce film et l'a placé sur le site Web, nous pouvons revoir la leçon d'humilité que donnent les images présentées. En effet chez nous, des centres de recherche universitaires, des associations, voire des Ministères tentent de “protéger” la nature. On est persuadé que pour que la nature soit riche et belle, il faut que l'homme la gère. Cette gestion est devenue une activité de spécialistes. En fait, ces interventions sont nécessaires, quand les espaces protégés sont trop petits, sans connexion avec des écosystèmes avoisinants pas trop exigus ni isolés. Même les parc nationaux plus vastes doivent être “défendus”. En effet, ils sont le plus souvent trop petits et surtout, on y élève des des herbivores, comme des moutons par milliers dans le Mercantour. On y promeut un tourisme envahissant, avec chemins et routes. Pour la sécurité des ter!
res agricoles voisines et pour protéger les touristes, on impose le tir des grands prédateurs, de grands herbivores, même des vols d'oies sauvages qui par milliers broutent en hiver l'herbe destinée aux bovins domestiques doivent être contrôlés, comme sur l'île de Texel.
La surface relativement modeste de 30 km de rayon autour de la ruine de Tchernobyl, ouverte sur l'extérieur reste depuis 25 ans à l'abri des commerçants en tourisme qui déjà convoitent cet espace, pour l'exploiter. Ils espèrent tirer de l'ensemble des bénéfices, le mausolée que l'on construira au dessus de la ruine du réacteur fera partie des attractions touristiques. On n'a pas encore démontré l'utilité de ce sarcophage pharaonique. Si 70 à 80% de la radioactivité est partie en poussières, en gaz et en fumées, ce qu'exprime le film de la TV allemande du Dr. Pflugbeil, il ne resterait que très peu d'uranium et de plutonium. Avec les cinéastes et techniciens, cette équipe a exploré sans précautions particulières tout l'intérieur de l'actuel sarcophage.
Par leurs estimations très élevée de la masse radioactive restante, les promoteurs du nucléaire tentent de minimiser le rôle de Tchernobyl dans la catastrophe sanitaire européenne ou mondiale qui a suivi l'incendie du réacteur. Ils assurent que seulement 20 ou 30 % des radionucléides se seraient envolés, le reste nécessitant la construction d'une protection géante. Minimiser le rôle des radionucléides dans le suivi sanitaire de Tchernobyl reste au centre de la démarche des promoteurs négationnistes.
Après l'incendie, les espèces végétales et animales qui survivent se multiplient. Les espèce ou les sujets les plus résistants aux rayonnements ionisants remplacent les plus sensibles. On a vu dans le film que les bouleaux ont un noyau cellulaire peu vulnérable aux rayonnements. C'est une espèce pionnière qui envahit les espaces stérilisés, jusque dans la ville abandonnée de Pripiat. Les bouleaux se substituent partiellement aux pins gravement touchés par les rayonnements ionisants. À certains endroits, une forêt de feuillus remplacera celle composée de résineux en grande partie plantés. Il faudra deux siècles pour retrouver la forêt mixte originelle.
Grâce à la colonisation à partir d'espaces moins touchés par les retombées, les animaux occupent ce territoire. Avec deux portées de six petits par an, les rongeurs retrouveront de bons effectifs d'animaux sélectionnés au cours des dix années qui ont suivi l'explosion, malgré ou grâce à l'élimination des moins résistants. Les lignées seront résistantes déjà au bout de 15 à 20 générations, comme l'a montré Rosa Goncharova et ses collaborateurs (Goncharova R.I. & Ryabokon N.I., Intern. Conf. “Radiobiological Consequences of Nuclear Accidents”, Octobre 1994; Goncharova R.I. et al. : Radiat. Envir. Biophys. Vol. 45: p.176-177, 2006).
Les plus grands mammifères comme les chevreuils, les cerfs ou les renards se reproduisent à l'âge de un ou deux ans, ce qui est un avantage par rapport aux humains qui attendent l'âge moyen de 20 ans. La majorité des animaux n'atteint pas les âges qui permettraient à des cancers de se développer, le temps de latence pour ces cancers étant long. Chez les humains, sauf quand l'irradiation a lieu in utero ou très précocement, le temps de latence se compte majoritairement par décennies. Les cancers sont cause de décès majoritairement entre 45 et 75 ans.
L'âge moyen des renards en France est de une année et demie. Sans la chasse et les accidents automobiles, le renard pourrait survivre davantage d'années. Un des renards montrés dans le film a un pelage anormal, avec une teinte gris clair pour la moitié postérieure et le pelage des pattes antérieures à la tête, ardoisé homogène. Pourquoi nous avoir montré un renard “anormal”? Je pense que parmi les animaux, les carnivores étant au sommet de la chaîne alimentaire (comme le sont les humains) accumulent le plus de radionucléides.
Les espèces animales et végétales les plus résistantes recolonisent les espaces désertés ou appauvris. Cela vaut aussi pour des espèces exterminées auparavant par la chasse, qui viennent de loin: élans, ours et loups. La recolonisation par des rongeurs, comme l'ont montré les généticiens qui travaillent aujourd'hui à Tchernobyl, apportent une grande diversité génétique dans cet espace.
L'invasion et la prolifération des petits rongeurs, a précédé les études commentées dans le le film de ARTE, où la grande diversité génétique est mentionnée par ces chercheurs. Il faudrait disposer des publications ou au moins les références bibliographiques des travaux en cours dans ces zones contaminées pour voir si des données diffèrent de celles publiées auparavant. Il est dommage que les chercheurs actuels ne mentionnent pas les travaux réalisés sur place dès 1986 par des Russes comme Pelevina, ou des Biélorusses comme Goncharova qui, depuis dix ans, n'ont plus la possibilité ou le droit d'étudier les conséquences génétiques de Tchernobyl.
À Tchernobyl, les hirondelles et probablement tous les oiseaux sont majoritairement soit de grands migrateurs soit appartenant à des espèces réalisant des déplacements saisonniers, en particulier pendant les hivers très rigoureux, avec un enneigement qui peut durer plusieurs mois. Ainsi, les oiseaux ne représentant pas une population stable dans ce milieu. Ils ne parviennent pas à surmonter leur instabilité génomique provoqués par les retombées radioactives. Cette mobilité des oiseaux semble retarder la sélection des plus résistants.
La biodiversité, c'est la diversité des espèces sauvages qui vivent dans un milieu.
Le congrès de 2008 organisé par le Fonds Mondial pour la nature (WWF) à Chambéry sur la biodiversité et la naturalité a montré que la richesse et la diversité des espèces dans nos forêts était proportionnelle au volume du bois mort présent en forêt. La forêt de Tchernobyl détient sans doute un record de bois mort par unité de surface.
Les chercheurs à Tchernobyl comptent le nombre et la diversité des espèces d'oiseaux nicheurs sur la base d'enregistrement des chants. Entre 1991 et 2008, les populations d'oiseaux sont restées stables. Cela ne surprend pas pour diverses raisons. L'abondance des oiseaux est en rapport avec les arbres morts qui offrent des cavités pour nicher (mésanges, sittelles grimpereaux, pics, colombins, gobemouches; cela vaut aussi pour les mammifères (chauve-souris, loirs, martres). Les oiseaux non seulement y nichent, ils s'y abritent et trouvent dans le bois les arthropodes, larves de coléoptères, d'abeilles et tant d'autres, ainsi que des vers et des mollusques, source de nourriture.
Les oiseaux de Tchernobyl se déplacent selon les saisons. Revenus au printemps dans ce milieu sauvage mais sur le plan ornithologique assez désertique après l'hiver, nombreux sont ceux qui s'arrêtent, paradent, chantent et nichent. Rien n'a été dit en ce qui concerne le succès de la reproduction des oiseaux, excepté pour les hirondelles de cheminée. Pour avoir des notions de la survie des poussins, il faudrait les avoir bagué et contrôlés, comme il a été fait pour les hirondelles. En les baguant par milliers, les chercheurs constatent que leur nombre demeure élevé, malgré l'excessive mortalité des jeunes oiseaux. Ainsi, les hirondelles qu'on voit en foule à Tchernobyl sont en majorité des hirondelles de remplacement. Cela vaut sans doute pour les 200 espèces d'oiseaux qu'il faudra encore étudier.
La première étude sur ces hirondelles à Tchernobyl a été publiée par une équipe suédoise (Ellegren H., Lindgren G. Primmer C.R. & Møller: Fitness loss and germline mutations in barn swallows breeding in Chernobyl. NATURE, Vol 389, p. 593-596, 9 October 1997). Cette équipe a complété l'étude des hirondelles de Tchernobyl, avec l'étude de populations d'hirondelles de cheminée dans des populations non irradiées qui ont servi de contrôle: une population dans le sud de l'Ukraine, et une en Italie, sur l'axe que suivent les hirondelles de Tchernobyl en migration ers l'Afrique. Ces groupes de comparaison ajoutent énormément de valeur à l'étude. L'équipe en place aujourd'hui n'a pas parlé de populations de comparaison.
Alors qu'en l'absence d'irradiation, 30% des hirondelles baguées au nid reviennent dans le secteur où elles sont nées le printemps suivant, on note qu'aucune de celles qui présentaient avant le départ la moindre anomalie de plumage, comme des plumes blanches qu'on a vues dans le film, n'a pu être recapturée à Tchernobyl le printemps suivant. Les hirondelles de Tchernobyl sont en grande partie de nouvelles populations. La sélection de sujets résistants ne peut pas fonctionner. Les chercheurs travaillant actuellement sur place constatent en outre des anomalies du sperme chez les hirondelles et des malformations au niveau des couvées. La situation demeure désastreuse pour les hirondelles, plus de 20 ans après l'explosion du réacteur. Ces pathologie sont masquée par l'invasion de remplacement par des hirondelles étrangères à Tchernobyl.
Pour redevenir abondants, les mammifères ont dû compenser les pertes initiales des sujets faibles, malformés ou malades par la prolifération dont les rongeurs sont capables. Pour survivre dans la nature pendant les hivers très rigoureux du Bélarus, il faut de animaux impeccables génétiquement. Les mammifères, les batraciens, les reptiles les poissons de même que les arthropodes sont très efficaces dans leur reproduction. Ils peuvent, le cas entrer et sortir du cercle de 30 km de diamètre, ce qui leur permet, le cas échéant, de renforcer les populations faibles.
Les poissons et les batraciens ont une capacité de reproduction supérieure à celle des animaux à sang chaud. Le crapaud calamite pond 2000 oeufs, ce qui dépasse les performances des campagnols. Rosa Goncharova a dirigé la thèse de Slukvin, un vétérinaire spécialiste des élevages industriels de carpes du Belarus. Slukvin a étudié les carpes dans des étangs recevant une eau pure impeccable, mais dont le fond était contaminé par du Cs-137 (un curie par km carré). Les carpes adultes survivaient plusieurs années, alors que 75% des oeufs fécondés dégénéraient, avec force mutations dans les cellules de l'embryon qui mourait avant le 10e jour. Les 25% restant produisaient énormément de carpillons malformés: nageoires anormales, manque d'opercule, bouche déformée voire fermée, couleurs anormales. (Goncharova R.I. & Slukvin A.M., Study on mutation and modification variability in young fishes of Cyprinus carpio from regions contaminated by the Chernobyl radioactive fallout. 27-28 Octobre 1994, Russia-Norvegian Satellite Symposium on Nuclear Accidents, Radioecology and Health. Abstract Part 1, Moscow, 1994). Malgré ces pertes colossales, les populations de carpes ne s'effondrent pas: il reste assez de survivants pour coloniser les eaux du fait qu'une carpe pond 100.000 oeufs et parfois le double.
Le film nous a montré des rongeurs. Pour les mulots, on insiste sur leur santé apparente malgré une charge importante en radiocésium dans l'organisme. Il est question de l'abondance des campagnols roussâtres. C'est l'espèce qu'a suivie le département de Pr. Goncharova, à 30 km de Tchernobyl, à 100 km et à environ 250 km de la centrale détruite, donc des sites avec des niveaux décroissants de radioactivité. (Goncharova R.I. et al. : Transgenerational accumulation of Radiation damage in small mammals chronically exposed to Chernobyl fallout. Radiat. Envir. Biophys. Vol. 45: p.176-177, 2006. Goncharova R.I. & Ryabokon N.I., Conf. “Radiobiological Consequences of Nuclear Accidents”, 25-26 Octobre 1994). Le résultat montre que d'une génération à l'autre, on compte davantage d'anomalies génétiques chez les embryons ou les foetus, si on les compare avec celles des adultes. Les premières années, plus les campagnols examinés étaient proches de Tchernobyl, plus ils présentaient ces mutations, si on les compare à ceux vivant dans des zones moins contaminées. Avec les années, cette augmentation de mutations d'une génération à l'autre tend à s'équilibrer; les animaux les plus irradiés parvenant les premiers à stabiliser cette fragilité génétique.
Dans la zone hautement contaminée, l'augmentation de la fréquence des anomalies se poursuit jusqu'à la 12e génération pour se stabiliser vers la 15e. Dans les zones moins radio-contaminées, les mutations continuent à devenir plus fréquente de génération en génération jusqu'à le 20e génération, moment où les campagnols des trois zones de capture avaient presque atteint le même taux d'anomalies chez les jeunes campagnols par rapport aux adultes
Arrivés sur le terrain, alors que la population de campagnols parvenue à la 20e génération après l'explosion du réacteur, les chercheurs en place présentement ont trouvé une population sélectionnée pour sa capacité de survie dans ce milieu. Toutes les lignées de campagnols fragiles ont été éliminées, au cours des dix premières années.
Pour voir s'il existes des différences de vues entre les chercheurs américains et les chercheur biélorusses ou russes, il faudrait pouvoir consulter les travaux des équipes actuellement en place. Le fait d'étudier les campagnols sur le terrain après la 20e génération, ne permet pas d'imaginer ce qui s'est produit après Tchernobyl. Pour les humains, 20 générations, cela représente quelques siècles.
Tchernobyl a permis d'étudié un phénomène induit tout particulièrement par les rayonnements ionisant: l'instabilité génomique. Ces anomalies qui conduisent à des mutations, sont produites par une altération épigénétique, c'est à dire qui s déroule en dehors du génome, m'eme en dehors du noyau, dans le protoplasme. Cette instabilité génomique est transmissible au cours de divisions cellulaires, même après plusieurs divisions cellulaires normales. Elle peut être transmises de génération en génération.
Dubrova et collaborateurs ont montré chez les humains l'augmentation des mutations chez les descendants de sujets irradiés. Cette augmentation des mutations se produit aussi dans la 2e génération d'humains (Dubrova Y.E. : Monitoring of radiation-induced germline mutations in human. Swiss Med. Weekly, Vol. 133: p.474-478, 2003).
Chevaux et super-prédateurs
Ce film montre la réintroduction du cheval de Prévalsky dans un milieu comptant les prédateurs naturels d'Europe. Dans cette plaine qui connaît de longs hivers enneigés et très froids, les animaux pouvant entrer et sortir du périmètre protégé.
On aimerait connaître en détail l'évolution de ce groupe de chevaux de Prévalsky dans cette réserve intégrale. Ce cousin de notre cheval n'est pas son ancêtre. Le tarpan est l'ancêtre qui a été exterminé il y a à peine cent ans et n'a pas pu être reconstitué génétiquement partir de ses descendants, divers chevaux et poneys. Il est intéressant d'apprendre que le cheval sauvage accumule trois fois moins de radiocésium (Cs-137).
En hiver les ours dorment, mais les loups et les lynx sont actifs. Le film ne montre très peu de lynx (l'un d'eux pourrait avoir été filmé dans un zoo ?). Les images fugaces de loups évoquent leur rareté. Les photos à l'infrarouge la nuit sont floues. Il semble évident que leur nombre n'est pas excessif, et on aimerait comprendre le mécanisme de régulations de cette espèces qui dispose de proies très abondantes. Le seul ennemi du loup, c'est l'homme et ses véhicules, ils sont exclus à Tchernobyl.
Le rôle des prédateurs dans la nature, c'est l'élimination rapide des malades, des faibles et des malformés. Les superprédateurs, loup, lynx et ours, opèrent la meilleure sélection possible. Ils permettent par là la sélection des animaux résistants aux rayonnement ionisants. Le chasseur moyen prélève souvent les plus beaux trophées. Ainsi il entraîne la disparition des plus puissants reproducteurs. Grâce aux prédateurs, le cinéaste rencontre des bêtes saines, génétiquement épargnées, comme les élans, les cerfs et les chevreuils.
Sur quoi repose la régulation des populations de loups? Pourquoi sont-ils peu abondants en présence d'un excès de proies? Pour la régulation, les loups n'ont pas besoin des chasseurs. On a vu des renards dans le film, l'un n'a pas un pelage normal: gris cendré dans la moitié postérieure, la partie antérieure et la tête uniformément ardoisé. J'aimerais en savoir plus sur les prédateurs des campagnols que sont les mustélidés, comme la martres, la belettes et d'autres qui se nourrissent de rongeurs sauvages. On n'a rien entendu sur les loutres qui prélèvent des poissons contaminés; rien sur les faucons crécerelles, ni sur les buses, autres prédateurs de rongeurs.
Les problèmes de santé des prédateurs nous intéresseraient, car ils sont au sommet de la chaîne alimentaire. On devrait trouver chez eux les plus hautes concentrations de produits toxiques, de radionucléides en particulier.
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On parle de créer un parc national autour de Tchernobyl. Ce serait un parc réservé au troisième âge. Les enfants et les humains en âge de procréer devraient l'éviter. La femme enceinte serait la plus menacée.
Il est essentiel que le suivi scientifique se poursuive, sans interventions même discrètes des humains. L'évolution de la vie animale et végétale mérite un très long suivi.
Quelques remarques à propos du texte de M. Jacques Foos “Que se passe-t-il aujourd'hui autour de Tchernobyl?” Ce texte de M. Foos* figure sur le site internet de L'Expansion. Il commente à sa façon l'émission d'ARTE du 25 mai “Tchernobyl: une histoire naturelle ?” Un rien triomphaliste, M. Foos nous inciterait quasiment à faire des séjours de longue durée dans la zone interdite pour être irradiés et « bénéficier » de l'hormésis!
Pour appuyer son point de vue sur l'innocuité des effets chroniques des faibles doses de rayonnement et même de leur effet bénéfique, M. Foos cite les 10 000 habitants de Taïwan ayant subi une irradiation chronique et qui meurent beaucoup moins de cancer que les autres habitants: A Taïwan, il y a environ 20 ans, 10 000 personnes ont subi des doses d'irradiation pendant plusieurs années (entre 9 et 200 fois la dose annuelle naturelle et ce pendant une période comprise entre 9 et 20 ans), parce qu’elles habitaient dans des immeubles construits avec du béton dont le ferraillage contenait du cobalt-60, élément radioactif utilisé en médecine comme source de rayonnement. Cette «cohorte» de 10.000 personnes (c'est le terme consacré) a été étudiée et on a constaté chez elle beaucoup moins de décès par cancer que dans une population témoin (30 fois moins !).
Cet accident a été signalé en 2003 lors du 48ème congrès annuel de la Health Physics Society à San Diégo (USA) par une équipe de 14 chercheurs taïwanais.
M. Foos s'intéresse aux décès par cancers. Mais qu'en est-il des décès par d'autres pathologies ? En général, pour comparer la mortalité d'une cohorte à la mortalité d'une population de référence, on donne aussi la mortalité toutes causes, celle par toutes maladies, par maladies autres que les cancers, par causes extérieures (accidents, suicides) et on tient compte des classes d'âge et du sexe. Plus généralement qu'en est-il de la morbidité ? Dans le point de vue optimiste exprimé par M. Foos il manque surtout l'état sanitaire de ceux qui étaient des enfants et des adolescents lorsqu'ils ont été exposés pendant plusieurs années au rayonnement gamma du cobalt 60.
Les opacités radio-induites du cristallin.
Il se trouve que j'ai eu connaissance de l'irradiation chronique des habitants de Taïwan alors que je préparais en 2002 un dossier sur les conséquences de Tchernobyl.
Je m'intéressais aux données de Youri Bandazhevsky, notamment aux cataractes des enfants du Belarus vivant dans les districts contaminés en césium 137 de Vietka et Svietilovitch, cataractes dont l'incidence augmentait proportionnellement à l'activité spécifique en césium 137 des enfants. Ces données figurent au paragraphe “Altérations de la vision chez l'enfant” dans le mémoire [1] écrit pour la libération du Pr. Youri Bandazhevsky, basé sur ses travaux et adressé à l'ambassadeur du Bélarus à Paris qui l'a transmis aux autorités de Minsk.
Ces travaux montraient que l'œil est très sensible à l'action du Cs137 pour des doses de rayonnement incriminées faibles, alors que les instances internationales considéraient à l'époque la cataracte radio-induite comme un effet déterministe résultant d'une irradiation externe aiguë avec un seuil de dose très élevé (~ 2 grays) et plus élevé encore s'il s'agissait d'une irradiation chronique. Depuis, le caractère déterministe pour la radio-induction des cataractes a été quasiment abandonné, y compris par les experts internationaux comme le montrait le rapport de l'OMS, qui a été ignoré, voire, censuré, par les discours officiels, lors de la présentation à la presse internationale du Forum Tchernobyl en septembre 2005 [2], comme le montre aussi la réanalyse des cataractes des survivants des bombes A.
Dans ma requête aux autorités du Belarus je citais un article publié en 2001 dans une revue internationale réputée Radiation Research concernant des habitants de Taïwan, qui confortait les données de Bandazhevsky. Je faisais remarquer: “un article récent (réf.16) indique l'apparition à Taïwan d'opacités du cristallin chez les enfants et les jeunes de moins de 20 ans exposés à une irradiation chronique externe, à faible débit de dose, par du rayonnement gamma émis par le cobalt 60 de recyclage présent dans l'acier des bâtiments où ils résident. Le nombre d'altérations du cristallin augmente d'une façon significative avec la dose et les auteurs soulignent la nécessité d'un suivi à long terme.”
Il s'agit de l'article de W. L. Chen, W. P. Chang et al s'intitulant « Opacités du cristallin dans des populations exposées à l'irradiation chronique de faibles doses d'irradiation gamma par des immeubles contaminés à Taïwan » [3].
Le suivi à long terme qui a été indiqué précédemment comme étant nécessaire, est effectivement réalisé puisque tout récemment, en février 2010, a été publié un article [4] avec les mêmes principaux auteurs Chen et Chang dans Radiation Research, mais cette fois, spécifiquement sur la tranche d'âge des moins de 20 ans “Opacités du cristallin chez de jeunes individus, longtemps après avoir été exposés au rayonnement gamma d'une façon chronique par des bâtiments contaminés par du cobalt 60”.
Ceux qui ont été examinés en 1998 et qui avaient moins de 20 ans à l'époque sont réexaminés 4,7 ans plus tard. Les résultats sont les suivants : les défauts et opacités du cristallin pour les 2 yeux sont plus nombreux d'une façon significative par rapport à des individus non exposés et l'augmentation est aussi significativement corrélée à la dose gamma cumulée antérieurement durant leur résidence dans les bâtiments contaminés. Pour les auteurs cela suggère que des changements tardifs du cristallin ont persisté et progressé chez les individus qui avaient subi auparavant une exposition chronique au cobalt 60.
Effets hématopoïétiques et autres effets.
Il n'y a pas que les effets sur la vision. Dans le premier article de 2001 on trouvait aussi des informations concernant d'autres effets nocifs sur la santé affectant la cohorte des 10 000 habitants de Taïwan: dommages chromosomiques sous la forme de micronoyaux dans les lymphocytes périphériques [5], diminution permanente des leucocytes et neutrophiles longtemps après l'arrêt de l'exposition au cobalt 60 [6] une altération des sous-populations de lymphocytes, incluant HLA-DR+, CD4+, et CD8+ [7].
De plus il a été trouvé vers 2001que les enfants ayant été exposés in utero ou pendant l'enfance sont plus petits que les autres [8].
Voilà qui, malheureusement, ne ressemble pas du tout à de l'hormésis…
Et les cancers
Finalement, contrairement à ce que pourrait laisser supposer le texte de M. Foos sur l'hyper-résistance aux cancers des habitants irradiés de Taïwan, l'étude publiée en 2008 [9] dans Radiation Research indique 117 cancers diagnostiqués entre 1983 et 2005 chez 6242 personnes (moyenne de la dose reçue 48 milligrays) et ces résultats renforcent l'opinion des auteurs, celle d'une association entre irradiation chronique à faible dose et cancer, en particulier les cancers du sein et la leucémie.
En conclusion de ce bref résumé de quelques « bienfaits » des rayonnements ionisants.
Au début, juste après le 26 avril 1986, Tchernobyl, c'était une catastrophe soviétique (sous-entendu un accident majeur ne peut pas survenir sur nos réacteurs). Avec le dernier grand virage du Forum Tchernobyl, c'était “il ne s'est rien passé à Tchernobyl. Oui bien sûr il y a ces malheureux enfants atteints de cancer de la thyroïde et aussi les liquidateurs. Mais le bilan du Forum, 4000 morts, ce n'est pas grand chose”. Il y a bien eu le petit intermède CODIRPA vite oublié [10]. Désormais c'est “Que la nature est donc jolie après un accident nucléaire”. (J'ai vu une pièce de théâtre il y a longtemps qui s'appelait “Ah que la guerre est jolie!” Il s'agissait de la tuerie de 14-18). Il n'y a vraiment pas à s'en faire! A part la petite zone interdite bien sûr mais, après quelque temps, même elle, redevient belle et pleine de vie.
M. Foos croit-il vraiment que son baratin visant à minimiser les conséquences de la catastrophe, à minimiser l'effet des faibles doses de rayonnement peut appâter les Français ? Les amadouer en vue d'un accident futur sur un de nos réacteurs pour ceux appelés à vivre en zone contaminée ?
Croit-il vraiment que les gens sont des veaux ?
Quelle banalisation de l'accident nucléaire majeur !
;;#Bella Belbéoch, 6-8 juin 2010;;#
Références et Notes
*M. Jacques Foos est professeur au CNAM (conservatoire national des arts et métiers) où il dirige le laboratoire des sciences nucléaires. L'Expansion est un magazine économique mensuel.
[1] Dossier Liberté pour Youri Bandazhevsky. Annexe: Irradiation et pathologies radioinduites Gazette Nucléaire 197/198 mai 2002. Lettre d'information du comité stop Nogent n°96-97, janvier-avril 2003. Annexe Irradiations et pathologies radioinduites. http://www.dissident-media.org/stop_nogentAdditif:Une étude, publiée en 1998 dans le recueil du scientifique japonais T. Imanaka de l'université de Kyoto, avait montré une augmentation du nombre d'opacités du cristallin en fonction de l'activité corporelle en césium 137 d'enfants 6-15 ans examinés entre 1992 et 1995 des districts de Stoline et Luninets dans la zone contaminée de la région administrative de Brest.
A. N. Arinchin and L.A. Ospennikova, « Lens Opacities in Children of Belarus Affected by the Chernobyl Accident » Research Activities about the Radiological Consequences of the Chernobyl NPS Accident and Social Activities to Assist the Sufferers by the Accident, KURRI-KR-21, 168-173, edited by T. Imanaka, Research Reactor Institute, Kyoto University.
De nombreux articles ont été publiés dès 1995 sur les modifications du cristallin chez les enfants ukrainiens résidant dans la zone de contrôle permanent proche de la zone interdite avec, en plus des défauts « Focal Lens Defect » -voir plus loin la référence [3]- des cas d'atteinte de la région postérieure subcapsulaire.
[2] Lettre d'information du comité Stop Nogent sur Seine n°108, octobre-décembre 2005. “Quelques remarques sur le communiqué de presse et le rapport des experts de l'OMS”. L'OMS cite des modifications du cristallin chez des enfants et adolescents (5-17 ans) résidant dans des zones contaminées proches de la zone évacuée.
[3] Wei-Li Chen, Jing-Shiang Hwang, Trey-Hwa Hu, Muh-Shy Chen and Wushou P. Chang. Radiation Research (2001) 156:76-82 « Lenticular Opacities in Populations Exposed to Chronic Low-Dose-Rate Gamma Radiation from Radiocontaminated Buildings in Taiwan », Opacités du cristallin dans des populations exposées à l'irradiation chronique de faibles doses d'irradiation gamma par des immeubles contaminés à Taïwan.
Le but de l'étude était d'examiner la sévérité clinique ou subclinique des opacités du cristallin chez des individus ayant cumulé des doses d'irradiation différentes.
La cohorte, divisée en 3 sous-groupes selon l'âge, inférieur à 20 ans, de 20 à 40 ans, supérieur à 40 ans, comprend 114 personnes dont les doses reçues au cours des ans ont été reconstruites. Elles ont subi un examen ophtalmologique en 1998. Les opacités du cristallin de chaque oeil préalablement dilaté, sont visualisées à l'aide d'une lampe à fente (biomicroscope) et classées selon un système standard LOCS III (Lens opacities Classification System). Un score supérieur à 2 représente la détection d'un changement clinique pouvant entraîner une perte d'acuité visuelle. En outre les détériorations du cristallin ayant été supposées faibles une modification de ce système (système FLD, focal lens defect) a été utilisée pour évaluer la sévérité d'opacités « subcliniques » du cristallin en enregistrant les anomalies tels que des vacuoles, des « feuillets », des taches -défauts isolés ou rassemblés- dans le noyau ainsi que dans le cortex.
[4] Wanhua Annie Hsieh, I-Feng Lin, Wushou P. Chang, Wei-Li Chen, Yea H. Hsu, Muh-Shy Chen Radiation Research, vol.173, issue2, February 2010, « Lens Opacities in Young Individuals Long after Exposure to Protracted Low-Dose-Rate γ radiation in 60Co-Contaminated Buildings in Taiwan » [Opacités du cristallin chez de jeunes individus, longtemps après avoir été exposés au rayonnement gamma d'une façon chronique par des bâtiments contaminés par du cobalt 60].
[5]W.P. Chang, B.F. Hwang, D. Wang and J.D. Wang. Cytogenetic effects of chronic low-dose, low- dose-rate gamma radiation in residents of irradiated buildings, Lancet, 350, 330-333 (1999).
[6]W.P. Chang, Y. P. Lin, P.T. Hwang, J.L. Tang, J.D. Chen and S.D. Lee. Persistent leukocyte abnormalities in children years after previous long-term low-dose rate radiation exposure Br. J. Haematol. 106, 954-959 (1999).
[7]-W. P. Chang, J.S. Hwang, M.C. Hung, T.H. Hu, S.D. Lee and B. F. Hwang. Chronic low-dose gamma radiation exposure and the alteration of the distribution of lymphocyte sub-populations in residents of radioactive buildings. Int. J. Radiat. Biol. 75, 1231-1239 (1999).
-W. P. Chang, Y.P. Lin, P.T. Hwang, J.L. Tang, J. D. Chen , S.D. Lee. Persistent leucocyte abnormalities in children years after previous long-term dose radiation exposure, British Journal of Haematology, 106, 954-959 (1999).
Des enfants d'une école maternelle sont comparés à ceux d'une école élémentaire. Le nombre de leucocytes et de neutrophiles ont décru d'une façon significative pour les enfants irradiés à l'école maternelle qui y sont restés 1-2 ans et la diminution persistait 5-8 ans plus tard. Le nombre d'éosinophiles était augmenté. Alors que l'incidence des maladies était analogue pour les 2 groupes, les auteurs s'inquiétaient des résultats d'une analyse préliminaire montrant un risque significatif de leucémie et de syndrome myélodysplastique (atteinte de la moelle osseuse) pour les enfants ayant été irradiés très jeunes à la maternelle. Les auteurs soulignaient l'importance de connaître les conditions de réversibilité de ces anomalies hématologiques.
[8]J.C. Wang, Y.P. Lin, J.S. Hwang, W.A. Hsich, Y.M. Tsai and W.P. Chang. Physical heights of children with prolonged low dose-rate gamma-radiation exposure in radiocontaminated buildings, Int. J. Radiat. Biol, 77, 117-125 (2001).
[9] Su-Lun Hwang, Jing-Shiang Hwang, Yi-Ta Yang, Wanhua A. Hsieh, Tien-Chun Chang, How Ran Guo, Mong-Hsun Tsai, Jih-Luh Tang, I-Feng Lin, Wushou Peter Chang. « Estimates of Relative Risks for Cancers in a Population after Prolonged Low-Dose-Rate Radiation Exposure: A follow-up Assessment from 1983 to 2005. Radiat. Research 170(2):143-148. 2008.
Il ya 117 cancers diagnostiqués entre 1983 et 2005 pour une dose cumulée estimée à 48 mGy.
[10]CODIRPA Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d'une urgence radiologique sur une de nos installations.
“Quelques remarques sur le retour d'expérience ” 1986-1991. Lettre d'information du comité Stop Nogent-sur-Seine, n°116, mai-juin 2008.
Ton annexe concernant les irradiés de Taïwan est enfin lisible.
Bien sûr, tu connais ce dossier depuis des années.
C'est évident qu'une affirmation sur la protection qu'offrait aux habitants des bâtiments contaminés les rayonnements pendant 20 ans méritait l'analyse que tu en as faite.
L'habitat n'était pas inoffensif, alors que les prétentions de Jacques FOOS le sont.
Pour les cancers et autres causes de mort, il faut disposer de groupes de comparaison, comme tu le soulignes:
Même niveau social, mêmes professions, même habitudes alimentaires, même consommation de cigarettes, alcool et mêmes âges.
L'âge auquel l'irradiation a débuté est important:
Etait-ce pendant la grossesse. C'est un groupe essentiel; pendant la petite enfance; à la puberté; puis ceux qui sont entrés adultes jeunes, enfin les adultes, les plus résistants.
La sensibilité aux rayonnements baisse avec l'âge.
Les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mort dans des collectifs de Tchernobyl.
Tout ce que tu apportes doit être communiqué. Par exemple déjà sur notre site internet que Michel Hugot a réalisé.
La guerre est dans la forme chez Foos. Tu lui réponds avec des arguments scientifiques. Merci.
Je t'embrasse
Michel
Réponse
Cher Michel,
C'est vrai, j'aurais dû suggérer qu'il y avait vraisemblablement d'autres pathologies. Mais j'ai terminé cet article et c'est le 1er texte que je finis depuis des mois…
A propos de l'émission d'ARTE. On n'a pas la télé et j'ai regardé l'émission sur le nouveau site des enfants de Tchernobyl Belarus. Bien sûr l'image est très petite -et pour moi c'est gênant, mais j'ai quand même bien suivi.
Ton texte est très bien conçu et pédagogique même pour les choses compliquées génétiques.
Il manque quelque chose d'important au début de l'émission: on nous explique que les souris viennent de l'extérieur, sortent, re-rentrent en colonisant la zone morte. Mais ce processus d'allers et venues des animaux (il n'y a pas que les souris) entraîne petit à petit un agrandissement de la tache radioactive, un étalement par la périphérie.
(Je me souviens qu'au colloque du Luxembourg en 1990, Konoplyia expliquait que lors des feux de forêt de la forêt rousse on enregistrait une augmentation de la radioactivité dans toute la Biélorussie).
A Saclay, et cela devait être la même chose dans tous les centres nucléaires du CEA il y avait une sélection à l'embauche, mais beaucoup moins rigoureuse que ce que t'a dit Vassili Nesterenko car la chose importante était la numération globulaire, par exemple il fallait avoir 3,5 M de globules rouges pour une femme. Pour les hommes je ne sais pas quel était le critère (le CEA en a profité pour ne pas embaucher sur le prétexte médical certains candidats dont les idées politiques étaient connues, en particulier des communistes).
Tout dépend du poste bien sûr, un souffleur de verre ne doit pas avoir de problèmes respiratoires. Je pense que la première usine du Bouchet (où a été séparé le premier milligramme de plutonium) la sélection à l'embauche n'a pas joué beaucoup, les paysans du coin ont formé la base du recrutement.
Tout ce que tu dis des prédateurs est important. La régulation par la disparition des inadaptés. Il a dû y avoir beaucoup de monstres. On doit le voir sur les squelettes. (et Rosa Goncharova l'a vu sur les anomalies des poissons). Donc effectivement il manque les données scientifiques de génétique.
Il fut un temps le Pr Jammet [ancien chef de la radioprotection au CEA] prônait l'utilisation de la génétique pour la sélection à l'embauche. Yves avait écrit un article dans la Gueule Ouverte intitulé “Le Dr Folamour est au CEA”.
Le Monde n'a pas cité le nom de Dubrova quand a été publié son premier travail sur les minisatellites. J'ai écrit à Jean-François Augereau: sans succès. Il me semble qu'à propos d'Hiroshima Alice Stewart expliquait le manque de données sur les mutations par la mort précoce des embryons et foetus. Tout ce que tu dis sur l'atteinte du génome est fondamental. Peut-être faudra-t-il y revenir car c'est compliqué. Tu cites la stérilité des hommes mais je crois qu'il faut aussi parler du trouble des règles chez les jeunes filles, de celles qui n'auront pas d'enfants.
En conclusion le tout est magistral !
Je t'embrasse
Bella
Désinformation, encore !!!
;#;A propos du film “Tchernobyl, histoire naturelle” diffusé sur Arte
Analyse par Michel Fernex;#;
Introduction
Le film Tchernobyl, une histoire naturelle diffusé le 25 mai 2010 par la chaîne franco-allemande Arte a fait l'objet de nombreux commentaires louangeurs, enthousiastes, voire émerveillés.
Diverses séquences présentées de façon très convaincante donnent l'impression que la Vie se débrouille très bien de la situation radiologiquement inédite du territoire. Ce n'est pas dit mais cela coule de source : ailleurs, dans les régions moins touchés, la situation ne doit pas sensiblement être affectée par la présence de radioéléments articiels dans les sols, les plantes et la faune.
Ce film est tout sauf un film d'information scientifique honnête comme certaines personnes filmées le prétendent. Il présente une vision tordue, onirique et propre à engendrer la confusion sur la réalité terrible et complexe de l'altération des processus vitaux sous l'action des radio-éléments absorbés ou ingérés par les organismes vivants.
Le Professeur Michel Fernex nous offre une analyse pondérée car experte des questions soulevées par les images présentées aux téléspectateurs d'Arte.
;;#Yves Lenoir;;#
Quelques éléments d'analyse et remarques sur le film Tchernobyl, une histoire naturelle.
Ce document contient deux films distincts et intéressants tous les deux.
Dans un rayon de 30 km autour du réacteur, les humains n'ont plus guère d'activités, villages et ville ont été abandonnés.
Ce n'est pas l'Arche de Noé, mais un espace ouvert sur l'extérieur, avec constamment, entrée et sortie de toutes les espèces d'animaux. Il en va un peu de même pour les champignons avec leurs spores et les plantes dont les pollens circulent dans le vent, et comme les graines que portent les animaux dans leur fourrure. Chaque geais transporte 20.000 glands hors de la forêt pour les cacher (planter) au loin. J'ai vu cela dans des monocultures de pins en Allemagne de l'Est, où le sol est couvert de petits chênes aux pieds des vieux pins.
Les animaux éradiqués par les retombées radioactives attirent de nouvelles placions qui pénètrent dans les espaces stérilisés et les recolonisent, avec un avantage génétique sur les populations stables: le brassage des gènes provenant d'autant de groupes géographiques différents donne beaucoup de chance à ces rongeurs.
Il en va de même pour les autres mammifères, mais aussi pour les poissons, batraciens, reptiles, voir arthropodes etc.
L'expérience unique a été la réintroduction du cheval de Prévalsky dans un milieu comptant les prédateurs naturels d'Europe, dans une plaine qui connaît de longs hivers très froids. Tous ces animaux entrent et sortent du périmètre protégé. En hiver les ours dorment, mais les loups et les lynx sont actifs. Pourtant le film ne montre très peu de lynx (peut-être filmés dans un zoo?) et les images fugaces de loups montrent leur rareté. Les séquences à l'infrarouge sont très floues. Il semble évident que leur nombre n'est pas excessif, et on aimerait comprendre le mécanisme de régulations de cette espèces qui dispose de proies très abondantes et dont le seul ennemi, l'homme, est exclu.
Quel rôle joue le prédateur? Il élimine rapidement les malades, les faibles, les malformés. C'est la meilleure sélection possible.
Seules de bêtes saines, génétiquement parfaites survivront dans ce milieu. Elan, Cerfs, Chevreuils devenant adultes et surmontant l'hiver très rude. Ils pourront être observés et considérés comme sains.
Sur quoi repose la régulation des populations de loups? Pourquoi sont-ils peu abondants en présence d'un excès de proies?
Le renard qu'on a vu n'est pas parfait. C'est une mutation de notre renard roux. Il faudrait avoir davantage de documents sur les prédateurs. Rien sur les mustélidés qui se nourrissent de rongeurs sauvages, rien sur les loutres.
L'humain est aussi superprédateur dans ce monde et dans ces milieux.
Les problèmes de santé des prédateurs nous intéressent plus que ceux des micromammifères.
Parmi les rongeurs, on a vu des mulots, mais l'abondance des campagnols roussâtres a été démontrée et c'est cette espèce qu'a étudiée L'Institut de Génétique de Rosa Goncharova.
Rosa Goncharova a encore étudié les carpes qui étaient très vulnérables, mais les adultes survivaient plusieurs années. Elles pondaient des oeufs, dont 75% après fécondations dégénéraient. Les 25% restant produisaient énormément de carpillons malformés: nageoires anormales, manque d'opercule, bouche déformée voire fermée, couleurs anormales (La publication de 1996 du Tribunal des Peuples illustre ces travaux.)
Pourtant, les populations de carpes ne s'effondrent pas. En effet, les 75% des oeufs donnent des embryons qui meurent avant le 10e jour, il reste assez de survivants pour coloniser les eaux: une carpe pond 100.000 oeuf parfois le double.
Chez les campagnols très prolifiques, c'est la même chose. Il y a des embryons qui dégénèrent, des foetus qui meurent pendant la gestation mais le campagnol peut se reproduire trois fois par an et compenser les pertes. Cette mortalité intra-utérine, Rosa Goncharova l'a démontrée.
La thèse de Slukvin décrit les problèmes de carpes.
Au bout de 40 générations, dans la population de campagnols génétiquement riches, la mortalité initiale qui avait déclenché l'invasion par des populations étrangères dans cet espace, il se produit progressivement une sélection.
Chez l'humain, Pelevina que je cite avait trouvé une hypersensibilité aux rayons chez la grande majorité des sujets et une réactions “adaptative” dans les cellules de 5 enfants (dont l'avenir serait d'aller travailler dans l'industrie atomique…).
Les campagnols très sensibles aux rayonnement ionisants ne se reproduisent que peu ou plus; les résistants sont bientôt les seuls reproducteurs efficaces.
Nous ne le savons pas bien en Occident, ou n'en tenons pas compte dans nos induits. Les Russes sélectionnent les candidats ouvriers qui voudraient travailler dans des centrales atomiques ou des laboratoires de recherche. Vassily Nesterenko nous disait que ces tests duraient une semaine. La réponse des lymphocytes du sujet à différentes doses de rayonnements peut comporter des divisions cellulaires presque toutes normales; chez d'autres sujets, les mitoses après irradiation présentent des anomalies visibles de l'anaphase à la télophase (voir des dessins dans le même livre du Tribunal des Peuples). Ces anomalies, les microscopes peuvent les compter automatiquement et dire si on est apte ou inapte pour le travail dans ces industries.
La sélection, c'est un peu comme si les parents ont des cheveux bruns foncé ou noir, les descendant ont des chances d'avoir les mêmes caractères et bronzent vite au soleil, ils seront relativement résistants au UV solaires. Si le soleil était mortel avant l'âge de 15 ans, la sélection des cheveux sombres dominerait bientôt. En 40 génération, on aurait une population foncée, résistante aux coups de soleil. En 1000 générations on aurait une population comparables à celle de l'Afrique ou de l'Asie du sud etc. On a ces différences de pigmentation entre Japonais du Nord et ceux des îles du Sud.
Par la sélection, des campagnols relativement résistants aux radicaux libres prendront ainsi la place des campagnols plus sensibles, dans un environnement où les rayonnements ionisants menacent la santé ou la survie de façon durable.
Ce qui manque dans le film, ce sont des données de génétique scientifiques. Il faudrait avoir toute la bibliographie des travaux réalisés sur place, pour savoir si certains travaux contredisent ceux de Rosa. Je n'ai pas encore décelé cela.
Ce que Rosa Goncharova et Dubrova ont montré, c'est l'augmentation des mutations chez les sujets irradiés par les retombées de Tchernobyl (ce qui ne surprend personne.), mais aussi une augmentation de ces mutations dans la 2e, 3e génération d'humains après irradiation de 1986 à Tchernobyl; mais pas après l'irradiation par la bombe de Hiroshima et de Nagasaki.
Chez les campagnols irradiés, cette augmentation des mutations transmise des adultes aux descendants, persiste plus longtemps dans les populations vivant à 100 et 200 km de Tchernobyl, si on les compare avec ceux qui ont été soumis à des irradiation bien plus importantes à proximité du réacteur, chez lesquels Rosa note une stabilité de la fréquence de mutations après la 10e ou 12e génération.
C'est là qu'on se trouve aujourd'hui dans le périmètre de Tchernobyl.
Ces anomalies constatées au microscope au cours de la mitose ne repose pas sur une atteinte du génome, mais sur des altérations épigénétiques, qui se produisent en dehors même du noyau. Cela a pour conséquence une instabilité génétique qui peut se transmettre d'une cellule à l'autre, d'une générations à l'autre (voire d'un individu à l'autre, comme chez des poissons placés dans le même aquarium propre, l'un des poissons étant irradié, l'autre pas).
À la page 116 du livre du Tribunal des Peuples, Irina Pelevina décrit ces phénomènes et l'hypersensibilité aux rayonnement ionisants externes chez les cellules des rongeurs (et des humains) vivant près du réacteur détruit.
Là il pourrait y avoir des différences avec ce qui a été décrit en vitesse dans le film. Mais on est à 25 ans après Tchernobyl chez les rongeurs, à la 40e génération.
Ce qui se passe chez les hirondelles de cheminée a été souvent décrit. Je pense que la première équipe a été suédoise, avec Ellegren et al. dans NATURE. Vol. 389, p393-306, 1997. Ils ont décrit ces mutations génétiques, avec albinisme partiel. Ces hirondelles partent, et contrairement aux hirondelles sans trace d'altérations qui reviennent au point de départ (Tchernobyl) au bout d'une année dans 30% des cas, les hirondelles avec des mutations apparemment bénignes reviennent dans zéro % des cas.
L'explication donnée dans le film m'a semblé fantaisiste. Il faut retenir les faits.
L'atteinte des organes de reproduction des hirondelles, constitue un autre phénomène.
La stérilité des hommes après Tchernobyl en Ukraine a été un phénomène grave mal compris. Dans les régions contaminées, la dénatalité persiste dans la population humaine, bien plus que dans les régions moins polluées radiologiquement (en particulier du Belarus, si on compare la campagne de Gomel et celle de Vitebsk, épargnée).
;#;~$ Mauvaise controverse concoctée par un nucléophile excité… $~;#;
Les volcans sont une des expressions naturelles de la vie de notre planète…
On peut être ingénieur, et pas ingénieux…
La preuve, certains n'hésitent pas à comparer ce phénomène à la catastrophe de Tchernobyl pour tenter de prouver qu'après tout, ce qu'éructe un volcan est bien plus dangereux que l'explosion d'une centrale nucléaire !!! Que ne ferait-on pas pour être dans les petits papiers des décideurs dans ce domaine…
Peut-être devrions-nous nous cotiser pour offrir à l'auteur de cette énormité un séjour de quelques mois du côté de Pripiat avec pour toute nourriture les ressources locales…
La réponse de la CRIRAD dans ce fichier met les points sur les “i”.
Accumulation transgénérationnelle des dommages radiologiques chez les petits mammifères chroniquement exposés aux retombées de Tchernobyl
;#;~$ N. I. Ryabokon et R. I. Goncharova $~;#;
Résumé : Le but de cette étude est d'analyser le développement à long terme du dommage biologique dans les populations naturelles d’un modèle d’espèce mammifère, le campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus, Schreber), qui a été chroniquement exposé à de faibles doses de rayonnements ionisants sur 22 générations pendant les 10 années suivant l’accident de Tchernobyl. L’évolution temporelle des points limites biologiques (endpoints: aberrations chromosomiques dans la moelle osseuse et létalité des cellules embryonnaires) a été comparée avec l’évolution temporelle du taux de dose corporelle absorbée par irradiation interne et externe dans les populations étudiées habitant certains sites d’observation au Belarus, qui présentent différents niveaux de contamination de radionucléides au sol. La proportion d’aberrations chromosomiques et, dans une moindre mesure, de létalité embryonnaire a été associée de façon dose-dépendante à la contamination par des radionucléides dans les zones étudiées. Caractéristiques principales dudéveloppement à long terme du dommage biologique par irradiation à des taux de faibles doses, des niveaux constamment élevés d’aberrations chromosomiques et une fréquence croissante de létalité embryonnaire se sont développés sur 22 générations animales. Ceci contraste avec l'hypothèse que le dommage biologique disparaîtrait progressivement du fait que, dans la même période de temps, le taux de dose corporelle absorbée diminue exponentiellement avec un temps de demi-valeur d'environ 2,5–3 ans.
En outre, des femelles enceintes ont été capturées, et leur descendance, née et élevée dans les conditions non contaminées de laboratoire, a montré le même niveau renforcé d’aberrations chromosomiques. Ainsi les auteurs suggèrent que, avec le dommage biologique attribuable à l'exposition individuelle de chaque animal, les effets cellulaire et systémique observés reflètent la transmission et l'accumulation transgénérationelles du dommage imputable à l’irradiation chronique à des taux de faible dose des générations précédentes, par les voies génétiques et/ou épigénétiques. Ils suggèrent également que le niveau de dommage transmissible accumulé dans les populations étudiées diminuera à l'avenir, en raison de la récession de l'exposition chronique et en conséquence du processus de sélection.
“… Après l'arrêt de l'installation défectueuse construite par les Français de Framatome-Areva, la Commission européenne et l'Ukraine discutent aujourd'hui du coût de la nouvelle avec la société américaine Altec. Tout l'argent mobilisé pour sécuriser le site de Tchernobyl contraste avec la pauvreté des moyens dont disposent les populations…” télécharger ici ou
Ecouter en ligne:
Communiqué de presse
;#;~$ Le 24ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl $~;#;
La catastrophe de Tchernobyl est la plus grave catastrophe technogène dans l’histoire de l’humanité. Chaque année le 26 avril c’est le jour pour commémorer les victimes de cette tragédie, mais aussi pour tirer des leçons et analyser le progrès dans la liquidation des conséquences de l’accident.
Suite à cet accident plus de 145 milles kilomètres carrés de territoire ukrainien, biélorusse et russe ont été irradiés, quelque 5 millions de personnes ont souffert des conséquences de la catastrophe, 5000 localités ont été polluées, parmi lesquels 2218 localités sur le territoire ukrainien avec 2,4 millions de personnes. Télécharger le texte intégral de ce communiqué
Vigies OMS, le film: "Jour après jour"
Jour après jour
Emanuela Andreoli a réalisé le film “Jour après jour”qui évoque à la fois la catastrophe de Tchernobyl, le sacrifice des liquidateurs, et l'action permanente des vigies au siège de l'OMS.
Vous pouvez le télécharger (format “zip”)en cliquant sur ce lien.
L'application VLC, gratuite, disponible sur internet pour tous types d'ordinateurs, vous permettra de le visualiser, de même que RealPlayer.
Vous pouvez également le voir sur notre page spécialisée
Le mot du président, le 18 avril 2010
Une émission de France Culture très écoutée par les personnes s'intéressant aux questions d'écologie et d'environnement a longuement abordé les thèmes des séquelles de Tchernobyl et du traité entre l'OMS et l'AIEA samedi 17 avril. Il s'agit de « Terre à Terre », préparée et animée par Ruth Stégassy entre 7h05 et 8h.
Son titre :
24ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, l’Impact sanitaire des activités nucléaires : les vigies devant l’OMS.
Vous pouvez télécharger ici l'enregistrement de cette émission, ou l'écouter en ligne en cliquant ci-dessous.
Les personnes intervenant dans l'émission sont bien connues de nous tous : Wladimir Tchertkoff, notre Vice-président chargé des relations extérieures, Paul Roullaud, membre de notre association et initiateur du Collectif IndependentWHO et de la grande Vigie qui, jour après jour depuis le 26 avril 2007 dénonce le traité entre l'OMS et l'AIEA et réclame l'indépendance de l'OMS, Alison Katz, également membre de ETB, dont l'apport à l'action du collectif est inestimable et Christophe Elain, une des chevilles ouvrières des actions du collectif.
L'émission a magistralement rendu compte de la situation insupportable résultant de ce traité contre nature, et, grâce au témoignage de l'intérieur d'Alison, du fonctionnement apparemment aberrant de l'OMS. Ruth Stégassy a du métier. Paul Roullaud a présenté de façon très vivante la création et le rôle rempli par la Vigie.
Nous pouvons néanmoins regretter que l'engagement de Vassily Nesterenko n'ait été qu'à peine évoqué et donc que l'importance historique irremplaçable de son action à la création et à la direction de l'institut BELRAD n'ait pas été soulignée. Par voie de conséquence le soutien d'Enfants de Tchernobyl Bélarus aux activités de BELRAD n'a pas été mentionné, ce qui ne sert évidemment pas l'objectif primordial de notre association : assurer le financement de BELRAD.
Une des rares occasions de faire assez largement connaître notre association a ainsi été malheureusement perdue. C'est d'autant plus regrettable que la synergie entre ETB et le Collectif IndependentWHO tient de l'évidence.
Il «nous» faudra penser une meilleure communication la prochaine fois.
A propos, quand se présentera cette prochaine fois ?…
Enfin, on peut s'étonner que les liens web particuliers auxquels renvoie habituellement chaque émission « Terre à Terre » ne soient exceptionnellement pas accessibles après cette émission, ni même avant le 30 avril, soit après l'ensemble des différents événements organisés à l'occasion du Chernobyl Day 2010.
Transition
;#;~$ Le 13 mars 2010 a eu lieu le renouvellement du conseil d'administration de notre association $~;#;
Vous trouverez ci-dessous les documents correspondant à cette transition
Dix années passées avec vous dans une association fondée par Solange et quelques amis pour soutenir puis sauver l'oeuvre du professeur Nesterenko m'ont fait vivre une belle et difficile aventure.
Le soutien de fondation russes qui avaient permis la création de l'Institut indépendant BELRAD ne s'est pas poursuivi. Le financement de BELRAD par une grande fondation américaines a brusquement cessé, suite aux destructions des tours du World Trade Centre. À ces problèmes s'ajoutaient les attaques du ministère de la Santé du Belarus, manipulé par le lobby de l'atome (l'AIEA). Dans ce contexte d nouvelles ressources devaient naître, la collecte d'argent devait provenir de divers pays. Un temps, il y ont contribué puis leurs efforts ont cessé.
Quand BELRAD a dû quitter les locaux offerts par l'église orthodoxe de Minsk, la construction d'un nouvel Institut semblait irréalisable. Solange y a consacré toute son énergie et le travail a pu reprendre.
Avec sa fondation, France Libertés, Danielle Mitterrand a très tôt soutenu le travail des équipes mobiles sur le terrain. Puis la maladie a emporté Solange en 2006 et c'est donc accidentellement, que j'ai été amené à poursuivre son travail.
Avec la nouvelle trésorière, Marinette Zappelini, nous avons compris que les ressources financières les plus stables seraient celles de nos membres dont le nombre augmentait. Il a triplé en trois ans. La dernière année, c'était vous, membres et donateurs qui avez porté, malgré l'épuisement des ressources venues de fondations, la presque totalité des ressources dont avait besoin Belrad pour que les équipes puissent poursuivre les mesures et les cures de pectine dans les communautés, et avant tout les écoles des régions les plus fortement contaminées par les retombées radioactives de Tchernobyl.
Cette solitude face aux besoins a contribué à une angoisse collective dans le Conseil d'Administration, et d'une fatigue chez ceux qui faisaient appel à vous. Un rajeunissement de l'équipe a été souhaité par tous, mais le problème a été le choix de successeurs pour chacune des fonctions qu'aurait à remplir un CA efficace.
Yves LENOIR en acceptant lors de l'AG de 2009 d'entrer dans le CA a réussi en six mois à recruter une équipe motivée, compétente, pleine de courage pour “reprendre” notre association.
Cette nouvelle équipe a été accueillie avec ferveur lors de l'AG de 2010 qui a conduit à leur élection. C'est à eux de se présenter à nos membres qui n'ont pas pu venir à Paris le 13 mars 2010.
Nous pouvons compter sur leur engagement et leur talent, comme eux comptent aussi sur votre soutien.
Mes voeux vont aux “Enfant de Tchernobyl Belarus”
Michel FERNEX
Chapeau les chapeaux !
Véronique Brulet, tisserande expérimentée, et membre d'Enfants de Tchernobyl Bélarus, a offert de vendre des chapeaux de sa fabrication, en poil de yack, s'il vous plaît, et d'offrir l'intégralité des revenus de la vente à notre association.
Elle parle également des enfants de Tchernobyl sur son site. Merci Véronique !